Les Monuments de la BD franco-belge

Retrouvez des héros, des purs, des vrais, comme au bon vieux temps !

dimanche 31 juillet 2016

Johan et Pirlouit

Les monuments de la BD franco-belge :
JOHAN et PIRLOUIT




Introduction

            Il m’est difficile de dire quand Johan et Pirlouit sont entrés dans ma vie, tant j’ai l’impression de les avoir toujours connus. Ces deux héros d’un Moyen-Age idéal, destinés à un public enfantin, ou à des adultes restés jeunes, ont littéralement bercé mon enfance. Je me souviens encore d’une délicieuse soirée d’été, dans ce qui était encore la résidence secondaire de mes parents, où je savourais dans mon lit les premières pages de la Flèche noire (volume 7). Les cris de chouette poussés par le bandit au milieu de la nuit entraient en résonance avec ceux, bien réels, provenant du petit bois près de la maison. Celle-ci, une grande demeure de vigneron du XIXe siècle aux murs épais, valait bien dans mon imagination le château royal où se déroulait l'histoire !
            Je n’ai acquis les albums de la série que dans le désordre, en commençant par ceux de milieu, des volumes 6 à 13, les meilleurs à mon goût. Les tout premiers sont arrivés ensuite, quasiment par ordre décroissant. C’est ainsi que j’ai découvert sur le tard que Pirlouit n’était pas un enfant, comme je le croyais, mais un nain adulte ! Les quatre derniers (volumes 14 à 17) ont été achetés d’un coup, alors que j’avais 40 ans bien sonnés, pour le gros prétexte de faire plaisir à mes enfants.
La relecture complète de la série, pour les besoins de cet article, n’a pas été aussi fastidieuse que je ne le craignais, et a confirmé le proverbe bien connu que c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes.

Jeunesse et genèse d’une courte série.

            Pierre Culliford, alias Peyo (1928-1992), est surtout connu pour être l’auteur des Schtroumpfs, qui lui ont apporté une renommée mondiale, après leur récupération par la firme américaine Hanna Barbera dans les années 1980. Mais les célèbres petits êtres bleus furent d’abord des personnages secondaires d’une aventure de Johan et Pirlouit, une série qui fut l’une des œuvres de jeunesse de l’auteur. Né à Bruxelles, Peyo exerce différents métiers artistiques (assistant projectionniste, gouacheur, dessinateur publicitaire), non sans avoir passé trois mois -sans grand intérêt pour lui- à l’académie des beaux-arts.
            Ses premières bandes dessinées paraissent à partir de 1946 dans le journal la Dernière heure, parmi lesquelles une historiette de quatre cases mettant en scène un petit page blond nommé Johan, évoluant dans un Moyen-Age de fantaisie. Johan réapparaît en 1950 dans le Soir, avant de trouver asile l’hebdomadaire Spirou en septembre 1952. Soutenu par ses amis et collègues Franquin et Eddy Paape, Peyo prend de l’assurance et étoffe son personnage.
Johan, redessiné en brun, va connaître des aventures plus longues. Le page accède également au rang d’écuyer, au service du Roi et ami du Comte de Tréville. Plus qu’un porte bouclier ou un nettoyeur d'armure, Johan devient dans le Châtiment de Basenhau( volume 1, paru en album chez Dupuis, également éditeur de Spirou, en 1954) une sorte de conseiller et d’agent spécial du Roi. Avisé, courageux, habile à l’épée comme au tir à l’arc, cavalier émérite, Johan mériterait cent fois d’être adoubé chevalier…ce qui ne lui arrivera jamais !
Cette 1ere histoire en 44 planches ne brille pas par la profondeur du scénario : le méchant sire de Basenhau est une caricature de tyranneau médiéval, appuyé par une bande de traîtres et de bras cassés. Son attaque du château royal, qui donne lieu à une assez belle mise en perspective (dernière vignette de la page 37) rompant la monotonie des cases uniformes, se solde par un échec lamentable. Ce triste sire, parfaitement ridicule de bout en bout, ne suffit pas à donner du souffle à l’intrigue. Le dessin reste encore maladroit, notamment dans les 1eres planches.
La deuxième histoire des aventures de Johan relève un peu le niveau, tant par l’épaisseur de l’intrigue que par la qualité graphique. Dans le Maître de Roucybeuf( volume 2, paru en album en 1954), Johan quitte la cour du roi pour jouer les redresseurs de tort dans un fief en proie à une crise de succession. Il s’y transforme en Robin des Bois, aidant le seigneur légitime à reprendre son trône avec l’aide des deux fils de ce dernier. Le ressort comique de l’histoire ne repose plus ici sur les méchants, mais sur Bertrand, l’un des fils dudit seigneur, personnage porté sur la boisson, source de divers gags et prototype du « second rigolo » qui manquait jusque-là à notre héros.
Le parfait « sidekick » apparaît dans l’épisode suivant, Le Lutin du bois aux roches (Volume 3, paru en album en 1956). Il s’agit évidemment de Pirlouit, un nain blond que la méchanceté des hommes oblige à vivre en paria dans la forêt avec sa chèvre Biquette. Pour survivre, il est contraint au vol et s’amuse à terroriser les paysans par ses farces et son cri de guerre : « Piiirlouit ! » Johan parvient à le capturer et devient son ami. A eux deux, ils déjouent les plans d’un méchant seigneur, Girard de Waltriquet, ce qui vaut à Pirlouit d’échapper à la précarité délinquante pour devenir fou du Roi. Une fonction dont il refuse aussitôt d’endosser l’habit -parfaitement grotesque- que lui offre le souverain, et qu’il ne remplira d’ailleurs jamais par la suite, pour devenir l’adjoint de Johan.
Cet album est un véritable tournant dans la série, qui s’appellera Johan et Pirlouit dès l’opus suivant (n°4, la Pierre de Lune). Le dessin progresse encore, et les deux personnages adoptent leur apparence quasi-définitive : Johan en tunique beige, chemise blanche et hauts de chausse rouges, juché sur un cheval blanc tacheté de noir qui restera toujours anonyme; Pirlouit en tunique verte, chemise blanche, bonnet et hauts de chausse rouges, accompagné de Biquette (robe noire et blanche), qui lui sert à la fois de monture et de garde du corps. Pirlouit devient l’atout essentiel de la série par la richesse de son caractère. Autant Johan, qui ne manque pas d’humour, est un personnage assez fade en lui-même, trop « droit dans ses chausses », autant Pirlouit emporte la sympathie du lecteur : farceur, râleur, gaffeur, gourmand, parfois trouillard mais courageux malgré tout, porté sur diverses passions telles que la musique (qu’il massacre allègrement), la sorcellerie amateur ou la fauconnerie (volume 8, le Sire de Montrésor). Il est l’indispensable touche d’humanité qui donne sa qualité à l’œuvre, et apporte du relief à d’autres personnages tels que Johan lui-même, ou le Roi, qui entretient avec Pirlouit des relations tumultueuses.

De la maturité à la décadence.

            Entre 1956 et 1964 vont paraître chez Dupuis 9 albums de Johan et Pirlouit, qui constituent alors « le grand œuvre » de Peyo, à côté de séries de gags à succès comme Poussy ou d’autres histoires longues comme Benoît Brisefer. La qualité du dessin progresse encore, pour se stabiliser à partir du 6e opus (la Source des Dieux). Les histoires sont à la fois simples, pour ne pas dire classiques, mais bien maîtrisées, avec de savoureux dialogues et d’habiles rebondissements. Nos héros vont reprendre avec bonheur les archétypes des aventures médiévales et de l’Heroic Fantasy (voir plus loin). C’est dans l’une de ces aventures, la Flûte à six Schtroumpfs (volume 9), que Peyo va mettre en scène les fameux personnages qui vont dévorer sa carrière. Cette histoire, parue en album en 1960, est la première en 60 planches, un format qui va rester celui des autres jusqu’au n°13 (le sortilège de Maltrochu), permettant des intrigues plus développées.
Au départ simples auxiliaires de nos héros,les Schtroumpfs vont connaître un tel succès que Peyo va leur consacrer de plus en plus de temps par la suite, au point de quasiment abandonner Johan et Pirlouit après 1964 (Le Pays Maudit , volume 12). Il ne revient à eux que pour un seul album, le sortilège de Maltrochu (sorti en album en 1970), achevé à grand peine du fait des problèmes de santé de l’auteur, qui doit se faire aider par d’autres dessinateurs, notamment Wasterlain. Puis c’est sous la forme d’un dessin animé (une adaptation de la Flûte à six schtroumpfs par Belvision) en 1976 que Peyo se penchera une dernière fois sur ses héros de jeunesse avant de les remiser au placard.
Il faudra donc attendre 24 ans, deux ans après la mort de Peyo, pour voir revenir Johan et Pirlouit en album dans une histoire intitulée La Horde du Corbeau (n°14, édité par Le Lombard), dessinée par Alain Maury et scénarisée par Yvan Delporte et Thierry Culliford, le fils de Peyo. Trois autres suivront  chez le même éditeur entre 1994 et 2001 jusqu’au n°17, la Rose des sables. Mais l’échec commercial de cette reprise a conduit à l’abandon définitif de la série. Celle-ci ne pouvait espérer rivaliser avec les BD « modernes » consacrées au Moyen-Age et à la « fantasy », qu’à condition de casser les codes graphiques et scénaristiques des anciens albums, en renouvelant le genre à la façon d’un Alix Senator par exemple. Mais les pieux héritiers de Peyo n’ont livré que des histoires assez ennuyeuses, à la fois trop plates et trop alambiquées, dessinées avec talent mais sans grand relief. Les jeux de mots sur les noms de lieux ou de personnages, jusque-là suffisamment limités pour rester drôles, deviennent lourdingues. Le personnage de Pirlouit y passe au premier plan, mais c’est une telle caricature de lui-même qu’il ne fait plus du tout rire : Pirlouit bourré, Pirlouit qui joue faux et fait tomber la pluie, Pirlouit qui râle, Pirlouit qui a le mal de mer…etc. Tout cela ne suscite plus que l’agacement ou la lassitude. Il était temps que cela s’arrête !

Un Moyen-Age de rêve.

            Le monde de Johan et Pirlouit est incontestablement médiéval, mais de quel Moyen-Age s’agit-il ? Le Roi, par exemple, de quoi au juste est-il le souverain ? Jamais le nom du royaume n’est évoqué clairement. On peut supposer qu’il s’agit de la France ou de terres franques, en fonction de la toponymie et des noms des personnages –ou des paroles des chansons de Pirlouit en ancien français- mais aucun blason ni aucune armoirie ne va en ce sens. Les noms des fiefs sont imaginaires, et le château royal n’est rien d’autre que « le château du roi », sans autre mention de lieu.
            A ce flou géographique délibéré pour ne pas entraver l’imagination de l’auteur s’ajoute un flou chronologique. Quelques indices nous sont donnés ici ou là. Dans le serment des Vikings (n°5), ces fameux envahisseurs sont évoqués par Johan pour l’édification de Pirlouit, en deux vignettes (p.7) qui contiennent le plus de faits précisément historiques de toute la série. Il y est question de Paris, de Charles le Simple et du traité ayant accordé la Normandie à Rollon en 911, ces évènements étant présentés comme ayant eu lieu dans un passé relativement récent. Ce qui est confirmé dans la Flèche noire (N°7), p.40, avec un descriptif du tournoi en cours qui mentionne le XIe siècle. Mais le connaisseur en Histoire médiévale tique aussitôt, devant l’avalanche d’indices en inadéquation avec la période. Les armures des chevaliers et les nombreux bâtiments en dur, à commencer par les châteaux (y compris chez les Vikings, eux-mêmes représentés de manière caricaturale, avec des casques à corne et des barbes longues jusqu’aux genoux !) laissent à penser que l’on serait plutôt au XIIIe, voire au XIVe siècle…Enfin, une énorme bourde chronologique est commise dans le n°11 (l’anneau des Castellac), lorsque Pirlouit fait saliver Johan en évoquant des gâteaux de maïs, une plante américaine encore inconnue en Europe à cette époque !
            On aura compris que nous sommes là dans un Moyen-Age fictif, mêlant quelques références scolaires et lieux communs sur une période qui pour beaucoup, se résume à des châteaux forts et des chevaliers qui se tapent dessus. Un Moyen-Age bien propret, où les constructions humaines (presque toujours en pierre, y compris les masures des paysans) se mêlent harmonieusement à une nature omniprésente et charmante, à quelques exceptions près.
Les champs sont presque invisibles, ainsi que ceux qui y travaillent. La religion est quasiment absente elle aussi. Quelques clercs passent ici ou là, réduits le plus souvent à une fonction de médecin ou de conseiller, sans qu’aucun ne soit nommé. Il faut attendre le sortilège de Maltrochu pour assister à une cérémonie religieuse –en l’occurrence un mariage, dans la scène convenue du jeune premier qui surgit juste à temps pour empêcher le méchant d’épouser sa belle (pp.60-61). Dans la Nuit des Sorciers (à partir de la p.29) apparaît un prêtre –ou un moine, on ne sait pas trop- qui prend un peu d’importance, dans un rôle caricatural d’inquisiteur fanatique. Mais aucune allusion à Dieu, au Christ ou à la Vierge.
Il ne faut fâcher personne, et éviter les foudres de la censure, notamment dans les 1ers albums (voir plus loin). C’est ainsi que le Moyen-Age de nos héros, non content d’être « propre », est aussi peu sanglant. On assiste à de grandes batailles, mais personne ne meurt ! Les coups sont portés de manière à assommer ou à faire tomber l’adversaire, les flèches se plantent au pire dans le postérieur de l’ennemi…Le sang ne coule qu’à la page 4 de La Pierre de lune (n°4), lorsque le brave Olivier, blessé par des brigands, vient trouver refuge au château du roi. C’est dans ce même album qu’a lieu le 1er et unique décès « en direct » de l’œuvre de Peyo, avec la mort par noyade du grand méchant de service, le Sire de Boustroux. Mais le lecteur se contentera d’une description à distance de la scène, effectuée par nos héros. La mort ne réapparaîtra que sous une forme assez sympathique avec le fantôme du Sire de Baufort dans la guerre des sept fontaines (n°10). Les successeurs de Peyo auront la main plus lourde, mais dans un seul album, La Rose des sables (n°17) : p.35, on voit de loin les corps des victimes d’une embuscade dont on apprend qu’elle n’a laissé qu’un seul survivant. Le méchant repenti meurt à son tour dans les bras de son rival p.47, mais en ayant le bon goût de ne pas saigner.
Même les monstres, tels le géant de la Source des Dieux ou le dragon du Pays maudit, ne meurent pas : assommés ou endormis, ils se réveillent même tout gentils !
Bref, voilà un Moyen-Age de parc d’attraction où l’on aime à se promener ou guerroyer en toute sécurité…ou presque.




Principaux thèmes.

            Les aventures de Johan et Pirlouit tournent autour de quelques thèmes fondamentaux qui constituent, comme je l’ai déjà évoqué plus haut, des archétypes du récit de chevalerie.

Le conflit de succession.

            C’est un thème très fréquent dans la série, qui reflète par ailleurs l’un des principaux motifs de conflit de la période médiévale. Il apparaît dès le n°2 (le maître de Roucybeuf), où le fief de Roucybeuf est l’enjeu d’un complot familial. Revient dans le n°5 (le Serment des Vikings), le n°8 (le Sire de Montrésor), le n°10 (La guerre des sept fontaines), le n°11 (l’anneau des Castellac) et le n°15 (les troubadours de Roc-à-Pic).
Nos héros y viennent toujours en aide au titulaire légitime du fief ou du trône (pour les Vikings), le plus souvent victimes d’un parent ou d’un perfide conseiller qui cherchent à leur piquer leur place. Dans le n°10, les usurpateurs sont pléthore et portent tous peu ou prou le même nom, ce qui constitue un ressort du plus haut comique. Il va de soi que l’héritier légitime est paré de toutes les vertus, tandis que les usurpateurs ne sont que des tyrans avides de richesses, prêts à exploiter leurs serfs jusqu’au trognon.

La lutte contre la tyrannie et la cupidité.

            Les ennemis de Johan et Pirlouit ne sont jamais les mêmes d’un album à l’autre (à l’exception de Guillaume, « âme damnée de Basenhau », puis de Girard de Waltriquet –n°1 et 3), mais ils se ressemblent furieusement. A commencer par leur apparence physique : ils sont tous bruns, souvent barbichus ou barbus, à l’exception notable du perfide Acelin (n°11) aux longs cheveux gris, mais à la mine patibulaire avec des yeux bridés. A l’inverse, les gentils sont fréquemment blonds, glabres ou pourvus d’un barbe blanche pour les plus âgés.
Pour ce qui est de leur motivation, les méchants n’ont évidemment aucune noblesse. Basenhau  (n°1) est une sombre brute qui n’aspire qu’à renverser le roi pour établir sa tyrannie. Amauri (n°2) veut écorcher financièrement ses propres sujets de Roucybeuf, afin de se payer une armée pour  soumettre les autres seigneurs et, une fois de plus, défier le roi.
Girard de Waltriquet (n°3) file le même mauvais coton, tandis que l’apprenti sorcier Boustroux (n°4) a recours à la magie de la pierre de lune pour acquérir l’invincibilité nécessaire à ses ambitions. Sigurd le Viking (n°5), tuteur du prince Odd, est un succédané de la méchante reine de Blanche Neige, à qui il faut soustraire l’héritier légitime du trône pour lui éviter un sort funeste (le mythe biblique du « roi caché »). Cet épisode est l’occasion de voir nos héros manipulés dans un 1er temps par les hommes du méchant de service, avant que leur lanterne soit enfin éclairée afin qu’ils rallient une juste cause. C’est à peu de choses près l’intrigue de base que l’on retrouvera dans le sire de Montrésor (n°8), avec l’affreux Courtecorne dans le rôle du tuteur indigne.
Gracauchon (n°6) commande une bande de brutes et exploite honteusement les « mollassons », pauvres paysans victimes de la malédiction d’une sorcière. Mais ses ambitions s’arrêtent là, tout comme les brigands de la Flèche noire (n°7), qui n’ont pas d’autres mobiles que l’appât du gain, avec la complicité de deux nobles dévoyés. Idem pour Monulf (n°12), ignoble nabot qui détruit le village des Schtroumpfs avec son dragon Fafnir (allusion aux aventures de Siegfried), puis capture le Grand Schtroumpf afin d’obliger les petits êtres bleus à lui apporter des diamants.
Le binôme argent/pouvoir revient néanmoins en force avec Mathieu Torchesac (n°9), dont la flûte enchantée lui sert à piller les villes, dans le but de constituer un trésor de guerre visant à conquérir le pays. Quant à l’infect Maltrochu (n°13), le mariage qu’il doit contracter avec Geneviève de Boisjoly après avoir évincé son rival n’est bien entendu fondé que sur l’intérêt le plus sordide, à savoir récupérer les terres du fief de la demoiselle après la mort de son père.
Dans la période post-Peyo, on retrouve à peu près les mêmes cas de figure, avec une exception notable : Aldéric (n°17) n’est devenu méchant qu’après un accident du destin, et semble pris de doute lorsqu’il se voit confronté à son ancien ami Godefroy dont il souhaitait se venger. Il se rachète finalement en s’opposant à ses propres hommes, pour mourir en héros.

           
La sorcellerie et le merveilleux.

            Tout récit médiéval qui se respecte doit comporter au moins un ou deux éléments renvoyant au « merveilleux » (au sens de l’époque). Et de fait, la série échappe assez peu à la règle. On ne compte en effet que cinq albums sans aucune composante fantastique (n° 1, 5, 7, 11, 17). Cette dimension apparaît dès le n°2, avec la sorcière Rachel qui vient en aide à Johan pour guérir Hugues de Roucybeuf, victime d’un empoisonnement. Cela reste toutefois léger, tout comme dans les récits suivants. Si les farces de Pirlouit, qui joue au « lutin du Bois aux Roches » (n°3) n’abusent pas Johan outre-mesure, elles relèvent quand même de l’extraordinaire (notamment lorsque la cognée du bûcheron François est remplacée par un arbrisseau planté à l’envers en l’espace de quelques secondes –p.5)
Dans la Pierre de lune (n°4), le fantastique n’est que suggéré, voire tourné en dérision lorsque nos héros se déguisent en démons pour effrayer le méchant Boustroux. A la fin de l’album, celui-ci se livre à diverses incantations en latin de cuisine, mais échouera dans son projet. C’est dans cette même histoire qu’apparaît l’enchanteur Homnibus, qui deviendra le recours ultime de nos héros devant tous les défis surnaturels. Les sorciers ne sont donc pas tous méchants, loin de là…ils constituent pour Peyo une source d’inspiration et d’effets comiques.
Malgré une apparence souvent rebutante (la belle Myriam et sa fille, dans la nuit des sorciers -n°16- constituant une exception), ils sont pour la plupart fort sympathiques, bien intentionnés et fréquemment victimes de leur mauvaise réputation. Après Boustroux, le seul méchant sorcier de la série, le dénommé Ubiquitas, n’est qu’un escroc dénué de vrais pouvoirs magiques (la Nuit des sorciers, n°16)
Il faut attendre le n°6, et la quête de la « source des dieux », pour que l’on plonge franchement dans le « merveilleux » : l’eau de la source rendra leur force aux mollassons, mais il faudra que nos héros affrontent un géant, puis un vieillard atrabilaire capable de commander aux reptiles, au fond d’une grotte mystérieuse. Cette quête du Graal à la sauce Peyo constitue certainement l’un des meilleurs albums de la série.
Cela se calme un peu dans les épisodes suivants, le n° 8 faisant une petite exception à ce retour au rationnel : les faucons végétariens et hyper intelligents du genre de Romulus, adopté et dressé par Pirlouit, ne courent pas les rues !
Avec la flûte à six schtroumpfs (n°9), Peyo fait une rechute spectaculaire dans le merveilleux, avec ses petits êtres bleus pour lesquels il va devoir bâtir tout un univers, dans un « pays maudit » quasiment inaccessible. J’en profite au passage pour souligner quelques incohérences et bizarreries géographiques dans l’œuvre de Peyo et de ses successeurs.
Le pays maudit, nous dit-on, se trouve « très loin », au-delà d’une forêt marécageuse impénétrable, d’un désert brûlant et de hautes montagnes escarpées. C’est un territoire assez moche, caillouteux, parsemé d’arbres morts et au milieu duquel a été bâti le village des Schtroumpfs. Pour y arriver, nos héros utiliseront d’abord la téléportation hypnotique (merci Homnibus ! –n°9), puis une marche épuisante (n°12). Les Schtroumpfs eux-mêmes n’accèdent au monde extérieur qu’à l’aide de cigognes. Pourtant, lorsque paraissent les 1ers albums des Schtroumpfs, le paysage du pays maudit change radicalement, la végétation y devenant aussi dense que verdoyante. Et les humains y apparaissent de plus en plus : Gargamel bien sûr, mais aussi un seigneur ruiné dans son château (« la faim des Schtroumpfs », petit récit publié dans l’album la Schtroumpfette)…et cette présence ne fait que s’étoffer dans la période post-Peyo, où l’on voit même la forêt des Schtroumpfs menacée par un projet immobilier (les Schtroumpfs joueurs). Le comble de l’incohérence étant atteint dans le n°34 de cette série (les Schtroumpfs et le demi-génie), où l’on voit le grand Schrtoumpf se rendre chez Homnibus pour consulter une carte prétendument ancienne du Pays maudit, qui apparaît largement colonisé par les humains. Pourquoi diable Johan, Pirlouit et le roi se sont-ils donnés tant de mal à crapahuter dans les marais, le désert et les montagnes ?
Mais passons…ne sommes-nous pas dans un monde merveilleux, où l’on croise un sympathique fantôme (n°10), un dragon qui crache de l’eau (n°12), un chien qui parle (n°13), des vouivres et des cyclopes (n°16) ?

La gourmandise et l’ivresse.

            La gourmandise est certainement le premier péché qui ne soit pas jugé condamnable dans cette série pour enfants. La nourriture, et surtout la bonne chère, est la préoccupation majeure d’une bonne partie des personnages de la série, et Peyo laisse rarement passer un album sans une belle scène de banquet médiéval. Si Johan apparaît nettement moins porté sur la bouffe (pour cause de Carême, il refuse ainsi le menu alléchant de l’aubergiste dans la courte histoire de l’auberge du pendu, parue dans le n°3), Pirlouit, lui, mange pour deux, voire pour quatre.
Ainsi, dans le sortilège de Maltrochu, commande-t-il au patron d’une auberge :
« D’abord une bonne soupe aux choux, une omelette au lard –six œufs- quelques tranches de jambon, un peu de saucisson, boudin, pâté ! Puis des écrevisses…un lièvre, avec une compote d’airelles, du poulet, un cochon de lait, et après des fromages et des pâtisseries. Ce sera tout !
-Très bien ! Combien serez-vous ?
-Deux ! Pourquoi ?
-Comment ? Tout ça pour deux personnes ?
-Ah non ! Demandez à mon compagnon ce qu’il veut manger, lui ! » (n°13, p.48)
            Moins recommandable, mais fréquemment mise en scène, l’ivresse est aussi présente dans la série. Elle apparaît dans le serment des Vikings, avec une mémorable cuite à l’hydromel de Pirlouit, pour revenir de temps à autre. C’est un goût immodéré pour le bon vin qui est à l’origine du malheur du sire de Baufort, dans la Guerre des sept fontaines, condamné par ses aïeux à hanter son château dans son fief déserté. Quant à Pirlouit, son penchant pour la dive bouteille lui vaut bien des déboires…

Les femmes et l’Amour.

            Ce thème, incontournable dans tout récit de chevalerie qui se respecte, pose problème dans les BD destinées à la jeunesse des années 1950-1960. Celles-ci, comme nous l’avons déjà observé pour d’autres séries, mettent en scène des péripéties essentiellement masculines ou asexuées. Les 12 premiers albums de Johan et Pirlouit n’échappent pas à la règle, les femmes n’y occupant qu’une place très secondaire. Il y a bien une jolie princesse Anne dans le n°3, mais son rôle consiste essentiellement à se faire enlever par le méchant, puis libérer par nos héros…classique ! Les autres figures féminines remarquables de la période ne sont guère reluisantes :
-Dame Barbe, créature revêche qui apparaît dans le n°7 (et refera quelques courtes apparitions au fil des albums, dessinée autrement), est qualifiée de « pire commère du château », à l’instar d’une dame Isabeau que l’on ne reverra plus.
-Damoiselle Gwendoline, fiancée du jeune sire de Montrésor (n°8) est une grosse dondon ridicule qui poursuit le malheureux Pirlouit de ses assiduités.
Et c’est tout ! Il faut attendre le n°13, paru en 1970, pour que Peyo mette en scène une belle jeune femme, Geneviève de Boisjoly, intelligente et courageuse, qui n’accepte d’épouser le méchant que pour sauver son fiancé transformé en chien et menacé de mort. Mais la jolie dame est assez peu présente dans l’histoire, et le féminisme de l’auteur a ses limites, qui se révèlent dans les deux dernières vignettes lorsque les deux tourtereaux sont enfin réunis. Alors que Geneviève commence à saouler le beau Thierry de discours dégoulinants de romantisme niais, le jeune homme –qui rappelons-le, avait été changé en chien pendant quelques temps- répond par un « Waf ! Waf ! »qui cloue le bec à sa femme. Et Peyo de conclure en lettre gothiques, comme dans les contes de fées :

Ils furent heureux, et pourtant
Ils eurent beaucoup d’enfants.

Politiquement correct oblige, ou tout bêtement pour tenter d’élargir leur lectorat aux gamines des années 1990, les successeurs de Peyo ont cru bon de créer des personnages féminins plus consistants et plus actifs : Guillemette, membre d’une troupe de troubadours (les troubadours de Roc-à-Pic, n°15), la sorcière Myriam et sa fille Amandine (la nuit des sorciers, n°16), et enfin la belle princesse sarrasine Aïcha (la Rose des sables, n°17). Mais l’amour tue ici tout l’humour qui faisait le charme de l’ancienne série.



Johan et Pirlouit face à la censure et au politiquement correct.

            On a peine à croire qu’une série aussi inoffensive en apparence ait pu entraîner la moindre polémique, mais Johan et Pirlouit ont dû, eux aussi, subir les foudres de la censure et passer sous les fourches caudines du politiquement correct.
Et cela dès le 1er récit. Dans le châtiment de Basenhau se situe en effet une curieuse péripétie. Un faux troubadour, espion de Basenhau, est conduit en salle des tortures par Johan et le comte de Tréville, où l’attend un sinistre bourreau (p.12). Quelques vignettes plus loin (p.13), c’est le seul Johan qui s’emploie à faire parler le prisonnier en lui chatouillant les pieds (comme dans le film François 1er, avec Fernandel, sorti en 1937). Un prisonnier qui entre-temps a vu son estomac bizarrement gonfler sans que rien ne l’explique. En fait, Peyo avait dessiné à l’origine une scène où l’on forçait le prisonnier à boire des litres d’eau par un entonnoir. Mais cela fut jugé trop violent par son patron, Charles Dupuis, qui craignait les foudres de la loi française de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Et clic ! La scène disparut purement et simplement dans l’édition en album.
Autre cas de presque censure, linguistique celle-là, avec la flûte à six schtroumpfs. L’apparition des petits êtres bleus, qui ne devient complète qu’à la page 39, fut elle aussi source de préoccupation, à cause de leur langage si particulier. Dupuis se faisait l’écho de l’inquiétude des parents et du milieu éducatif, lesquels redoutaient de voir les enfants se mettre à parler « schtroumpf » à tout bout de champ. Peyo dut lui promettre de ne pas réutiliser ses nouveaux personnages, et le récit lui-même fut publié sous le titre la Flûte à six trous. Fort heureusement pour nous, cette promesse ne fut pas tenue ! Et les sous rapportés par les lutins bleus firent vite disparaître les scrupules pédagogiques de certains.
Trois albums plus loin, la polémique revient en force avec un personnage du Pays maudit. Et cette fois, c’est du lourd, puisque Peyo et son scénariste Yvan Delporte vont être accusés d’antisémitisme. Il est vrai que Monulf, le méchant de service, est quelque peu troublant : petit homme aux cheveux noirs et crépus, au nez fort, il exprimait ses jurons (dans une 1ere version) en caractères hébraïques ! Le fait qu’il oblige les pauvres Schtroumpfs à extraire pour lui des diamants d’une mine complétait parfaitement la caricature du Juif exploiteur et cruel. Yvan Delporte prétendit que les caractères hébraïques étaient destinés à remplacer les sempiternels symboles chinois utilisés jusqu’ici, et que cela n’avait rien d’antisémite, mais il accepta de les supprimer pour couper court aux critiques. L’affaire fut ainsi plus ou moins enterrée. Pourtant, d’autres détails prélevés ici ou là dans l’œuvre de Peyo laissent quand même planer le doute.
Dans la Flûte à six Schtroumpfs, par exemple, Mathieu Torchesac vient piller la demeure d’un usurier (p.32). On ne voit pas celui-ci, mais on l’entend dire à travers la porte :
« Foilà ! Foilà ! Che fiens ! » Un accent germanique, destiné à évoquer l’origine ashkénaze d’un homme dont la profession était, au Moyen-Age, souvent occupée par des Juifs.
Et que dire d’Azraël, le chat du méchant sorcier Gargamel, ennemi des Schtroumpfs : son nom d’origine sémitique est celui de l’ange de la mort, et rime curieusement avec Israël. Quant à Gargamel lui-même, son physique assez proche de celui de Monulf, en plus grand, laisse aussi place au soupçon.
Je terminerai par une anecdote personnelle. En 1988, je fis la connaissance de quelqu’un de remarquable et plein d’humour qui devint l’un de mes meilleurs amis. C’est un Israélien juif sépharade, qui ressemblait à l’époque furieusement à Monulf ! Lorsque je le lui fis remarquer, cela le fit très moyennement rire…
Peyo, on le sait, fut longtemps soupçonné de sympathies d’extrême-droite sans que rien ne soit jamais prouvé. Mais comme le fait remarquer Antoine Buéno dans son excellent Petit livre bleu des Schtroumpfs (éditions Hors Collection, 2011), les personnages de son œuvre reflètent avant tout les stéréotypes d’une culture et d’une époque. Et j’avoue que toute personne victime de procès en sorcellerie de la part des « bien-pensants » m’est spontanément sympathique !
Une bien-pensance qui devient franchement lourde dans la période post-Peyo, et qui fait vite regretter les ambiguïtés de la « grande époque ». Outre la relative féminisation des histoires à laquelle nous avons déjà fait allusion, nous avons droit à un magnifique déballage antiraciste dans le dernier album, la Rose des sables. La guerre entre chrétiens et musulmans y est aseptisée comme un faux camembert : pas de référence religieuse bien entendu, et ce sont les Européens qui font figure d’envahisseurs (allusion aux croisades). Mais tout se termine bien, et la princesse Aïcha épousera le gentil Godefroy. La date de parution de l’album, en 2001, coïncide étrangement –mais involontairement- avec l’année des attentats du World Trade Center. C’est aussi à cette époque que les questions liées à l’immigration maghrébine en France et en Belgique sont entrées dans tous les débats sociaux et politiques, avec la montée conjointe des mouvements d’extrême-droite « identitaires » et des organisations islamistes.
Les auteurs ont donc voulu, à leur manière, prêcher pour la tolérance et le métissage. Mignon tout plein, mais totalement en décalage avec une réalité infiniment plus cruelle. Par ailleurs, on pourra aussi noter que l’antiracisme affiché de nos auteurs ne s’applique pas à tous : les Mongols de la Horde du Corbeau (n°14) sont une caricature grotesque du péril jaune. Mais il est bien connu qu’aujourd’hui, en Occident, il est infiniment plus facile de s’en prendre aux Asiatiques qu’aux Arabes ou aux Noirs…on ne risque ni le procès, ni les menaces de mort !

Galerie de portraits.

            Nous nous attacherons ici aux personnages ayant fait leur apparition dans plus d’un album, par ordre chronologique –en dehors des deux héros déjà présentés. Les numéros entre parenthèses renvoient à ceux des albums où ils figurent.

Le Roi (1,3,4,7,8,9,12,13,14,15,17)

            On ne le connaît que par son titre. C’est une sorte de caricature de souverain, avec sa barbe blanche, sa petite couronne d’or, et sa tenue blanche et rouge qui évoque irrésistiblement le Père Noël. Bonhomme sympathique, il ne brille pas par sa vivacité intellectuelle. Sans les conseils de Johan, il y aurait gros à parier que le royaume parte en vrille. Si le personnage est empreint d’une certaine majesté au début de la série, des petites faiblesses humaines commencent à apparaître dès le n°3, lorsque le Roi s’émeut particulièrement d’un vol de petits pâtés qui lui « étaient destinés », par le lutin du bois aux roches. Les tours que lui jouent Pirlouit contribuent en effet à humaniser le personnage, qui occupe une place considérable dans le n°12. Sorti d’une dépression grâce à un petit Schtroumpf exhibé par une troupe de baladins, le roi tient absolument à accompagner nos héros dans leur périlleux voyage vers le Pays Maudit. Il apparaît rapidement comme le boulet du groupe, et une source d’excellents dialogues et effets comiques.
Face à la Horde du Corbeau (n°14), le Roi endosse son armure de chef de guerre, mais se couvre à nouveau de ridicule. Il faut remonter dans le passé et la jeunesse du souverain (n°17) pour le voir guerroyer honorablement.

Guillaume (1,3)

Ce triste sire s’est fait une spécialité de conseiller les méchants seigneurs (Basenhau, Waltriquet). Cela ne leur réussit pas ! Guillaume, par son physique de méchant de cinéma, aurait pu faire un excellent ennemi récurrent de nos héros. Encore eût-il fallu enrichir un peu sa personnalité…

Le comte de Tréville (1,4,7)

Modèle de chevalier et de bon seigneur, le Comte de Tréville était parti pour être le compagnon d’armes de Johan, lequel apparaît plus ou moins à son service au tout début de la série. Mais de Tréville laissera fort heureusement la place à Pirlouit, et fera aussi l’objet de ses farces.

Rachel (2, 10)

Caricature de sorcière, avec sa robe noire, son chat et son balai volant, cette dame peu commode en apparence se lie d’amitié avec Johan après avoir sauvé le jeune Hugues de Roucybeuf d’un empoisonnement.

Biquette (à partir du n°3, puis dans tous les albums sauf le 6)

Chèvre noire et blanche fort sympathique, dotée d’une forte personnalité, Biquette est totalement dévouée à Pirlouit, ce qui n’empêche pas celui-ci de la gronder fréquemment pour ses coups de tête parfois intempestifs, mais le plus souvent mérités. Les cornes de Biquette sauvent plus d’une fois la mise à nos héros.

Homnibus (4, 9, 12, 13, 14, 16)

Enchanteur résidant au lieu-dit « Blanc caillou », ce personnage est lui aussi une caricature inspirée de Merlin, avec sa longue barbe blanche, sa robe bleue et ses petites faiblesses de vieillard excentrique. Profondément gentil, il peut être capricieux par moments.

Olivier (voir Homnibus)

Brave garçon roux, serviteur fidèle d’Homnibus. Un personnage utile, mais sans grand relief.
Le parfait sous-fifre.

Les Schtroumpfs (9, 10, 12, 13, 14, 16)

Inutile de présenter ces petits êtres bleus, qui ont fait l’objet de tant d’études. Ils sont pour nos héros des auxiliaires précieux (enfin, surtout le Grand Schtroumpf !), à la fois comme source d’aventures et recours bienvenu. Ce sont eux qui font revenir l’eau au pays des Sept Fontaines, ou qui font échec au sortilège de Maltrochu.
           
Notation subjective des albums.

Le châtiment de Basenhau : 3/10
Le maître de Roucybeuf : 4/10
Le lutin du bois aux roches (et quatre autres mini-récits inclus dans l’album) : 7/10
La pierre de Lune : 7/10
Le serment des Vikings : 6/10
La source des dieux : 9/10
La flèche noire : 8/10
Le sire de Montrésor : 9/10
La flûte à Six schtroumpfs : 8/10
La guerre des Sept fontaines : 10/10
L’anneau des Castellac : 8/10
Le pays maudit : 10/10
Le sortilège de Maltrochu : 9/10
La horde du Corbeau : 4/10
Les troubadours de Roc-à-Pic : 4/10
La nuit des Sorciers : 4/10
La rose des sables : 4/10

Jouons un peu avec Johan et Pirlouit.

1)      Le comte de Tréville est à deux reprises victimes d’une tentative de tricherie lors d’un tournoi. Laquelle de ces trois fourberies n’a pas été employée contre lui ?
A : on l’a empoisonné
B : on a empoisonné son cheval
C : on a saboté sa lance

2)      Pirlouit joue abominablement faux, mais il se trouve quand même deux seigneurs, parmi les trois suivants, pour apprécier sa musique. Lesquels ?
A : le comte de Tréville
B : Hercule de Bassefosse
C : Joël de Fafluth


3)      Dans le serment des Vikings, Pirlouit se découvre une terrible faiblesse. Laquelle ?
A : le mal de mer
B : la phobie du hareng
C : la peur des barbus

4)      Dans le sire de Montrésor, Pirlouit échappe miraculeusement à ses poursuivants qui l’ont coincé dans une salle du château. Comment ?
A : il se cache tout bêtement derrière la porte quand les autres entrent dans la pièce.
B : il trouve un passage secret dans la cheminée
C : il saute par la fenêtre en utilisant son faucon Romulus comme parachute.

5)      Dans  la Source des dieux, comment s’appelle le traître mollasson qui dénonce nos héros au vilain Gracauchon ?
A : il n’a pas de nom
B : Judas
C : Ganelon

6)      Dans l’anneau des Castellac, quel objet le Duc donne-t-il en gage à nos héros pour qu’ils lui achètent un cheval ?
A : son épée
B : un médaillon en or
C : ben tiens, son anneau, hé, trop facile la question !

7)      Dans la flèche noire, où les brigands cachent-ils leur butin ?
A : dans une caverne cachée par un buisson
B : dans une grotte dont l’entrée est sous le niveau d’un étang
C : dans une vielle tour abandonnée

8)      Dans le Pays maudit, que signifie la phrase : « un Schtroumpf qui schtroumpfe du schtroumpf » ?
A : « un ogre qui boit du sang »
B : « un loup qui sort du bois »
C : « un dragon qui crache du feu »

9)      Dans le même album, Homnibus donne un bâton magique à Pirlouit. Quel est son pouvoir ?
A : il change le plomb en or
B : il fait jaillir de l’eau salée
C : il paralyse l’ennemi à distance

10) Dans le sortilège de Maltrochu, Pirlouit est changé en chien. Mais de quelle race ?
A : un bouledogue
B : un chihuahua
C : un vulgaire bâtard

Solutions :
1 : B
2 : A
3 : A
4 : C
5 : A
6 : C
7 : B
8 : C
9 : B

10: A